Se lancer dans la décoration, le design ou l’architecture d’intérieur peut s’apparenter à un saut dans le vide. Il faut souvent mûrir sa décision avant d’avoir ce fameux déclic : celui qui permettra au designer d’intérieur qui sommeille en vous de s'écouter et de suivre sa vocation. Comment lever les doutes qui vous empêchent de passer de la réflexion à l'action ? Voici comment aborder votre (nouvelle) trajectoire professionnelle avec sérénité.
Les reconversions professionnelles vers les métiers de l’aménagement d’intérieur sont nombreuses.
Avec l’émergence du télétravail, les particuliers passent de plus en plus de temps chez eux. Citons également le travail nomade, qui a entraîné un boom des locations entre particuliers. Les lieux publics nécessitent également une refonte décorative. Autant d’opportunités d’améliorer le quotidien des personnes, sur un aspect où ils n’interviennent pas forcément, ou si peu.
Or à l’heure où la quête de sens trotte dans toutes les têtes, la distinction des métiers essentiels et non-essentiels amènent à se poser la question : quelle valeur ajoutée vais-je apporter si je me lance dans l’architecture d’intérieur ? N’y a-t-il pas d’autres priorités ? Penser cela, c’est oublier des pans entiers de la décoration et de l’architecture d’intérieur.
L’écoconception, par exemple, permet d’opter pour des meilleurs matériaux, plus résistants et moins polluants, par exemple. C’est aussi oublier, dans un autre registre, les problématiques autour de la réalisation de soi et du syndrome de l’imposteur. Des problématiques qui se soignent, dans l’idéal, en se lançant.
La question n’est donc pas « Suis-je légitime ? », mais « Quelles actions vais-je mettre en œuvre pour atteindre mon objectif : devenir décorateur/architecte d’intérieur ? ». Pour exercer de tels métiers, il convient de souscrire à un certain nombre d’assurances, qui sont pour la plupart identiques aux autres catégories de travailleurs indépendants.
En architecture d’intérieur, l’assurance spécifique aux professionnels de chantier est la garantie décennale architecte d’intérieur, qui couvre pendant 10 ans les dommages pouvant survenir à la suite d’un projet. Même si la profession n’est pas réglementée, les responsabilités engagées sont en effet très lourdes et obligent les architectes d’intérieur à suivre une formation solide.
En aménagement d’intérieur, un micro-entrepreneur peut lancer son activité avec le code APE 7410Z correspondant aux activités spécialisées de design.
Une bonne manière de se projeter dans le métier est de consulter les sites web de vos futurs confrères. De cette façon, vous identifierez les services qu’ils proposent, leur manière de présenter leur expertise et d’inciter les clients à prendre rendez-vous avec eux.
Comme souvent dans un projet de reconversion, il convient de ne pas rester seul(e) face aux défis qui vous attendent. Et cela se confirme lorsqu’on interviewe des personnes reconverties dans un domaine créatif : elles expliquent souvent qu’en voyant d’autres personnes se réaliser, elles se sentent légitimes de se lancer à leur tour.
Il existe de nombreuses voies pour devenir architecte ou décorateur d’intérieur. Si cette pluralité offre de la flexibilité, cela exige aussi de trouver la bonne formation. Comment relever le défi et construire une relation de confiance, venir en aide aux clients et asseoir sa crédibilité ?
Un premier critère est de réfléchir au temps que vous disposez. Ainsi, que vous optiez pour des formations courtes, moyennes ou longues, vous pourrez déterminer celles qui vous correspondent le plus. Réaliser un choix éclairé, c’est la meilleure manière de vous lancer dans le grand bain.
Contrairement au métier d’architecte pour lequel il faut impérativement un diplôme de niveau bac +5 pour exercer et une inscription à l’Ordre des architectes, l’accès au métier d’architecte ou de décorateur d’intérieur ne dépend pas de l’obtention d’un diplôme précis.
L’important sera d’engranger des compétences en design d’espace et de suivre des enseignements en décoration ou en architecture d’intérieur dans des structures prévues à cet effet. Les écoles vont former des professionnels plus spécialisés, mais le coût ou la durée de la formation pourra alors être un frein pour un projet de reconversion.
Puisque le métier d’architecte ou de décorateur d’intérieur requiert une large palette de compétences et une spécialisation certaine, vous devrez associer la partie théorique à d’autres modalités pédagogiques conçues comme des mises en situation. Même à distance, des cours en ligne ou des diffusions en direct apportent plus de flexibilité et conservent l'interaction entre le professeur et la communauté. Les classes virtuelles permettent aussi de suivre des ateliers en petits groupes, des conduites de consultations et de la supervision. L’essentiel est de disposer de moyens pour vous frotter à l’exercice de l’architecture d’intérieur !
Se former, puis s’orienter vers l’obtention de premiers clients : voici les premières priorités auxquelles vous vous attellerez. Se jeter à l’eau et vaincre la procrastination sera finalement presque plus complexe que comprendre les modalités administratives ou juridiques pour vous lancer.
Pensez à rejoindre un réseau professionnel dédié au design ou à l’architecture d’intérieur pour échanger avec vos confrères et partager les meilleures pratiques pour se lancer et perdurer dans le métier !